GERARD
Gérard est né le 31 janvier 1945, sur notre ferme dont le propriétaire avait été M. Bernier. Il est venu au monde à minuit moins une minute. Une minute de plus et il était lui aussi dans le mois de février. Il était un gros bébé. Son parrain est Joseph Couture et sa marraine, Emilia, la soeur de Philippe. Comme Joseph travaillait aux États-unis, M. Ernest Carrier l'a remplacé comme parrain.
A 6 mois, Gérard a fait une conjonction de poumons. Après l'avoir examiné, le docteur Chabot a affirmé qu'il ne pouvait plus rien faire et qu'il était pour mourir au cours de la journée. Alors j'ai promis à Saint Joseph que s'il guérissait, je le donnerais au Bon Dieu d'une manière ou d'une autre. J'ai pris de l'huile de saint Joseph et je lui en ai mis sur tout le corps. Sa taie d'oreiller en est restée marquée. Grand-mère Busque et Madame Emile Couture étaient restées une partie de la nuit à le veiller. Elles avaient transporté son petit lit près du mien. Il était tellement oppressé que ses petites narines ne fournissaient presque plus à lui fournir l'air. Au milieu de la nuit, je me suis réveillée et mon bébé était comme de la cire. Je le croyais mort. J'appelle Philippe et grand-mère et nous constatons que c'était tout le contraire : il dormait calmement. Le lendemain matin, il s'est réveillé normalement et il s'est mis à jargonner. Je me suis mise à pleurer en disant à tous qu'il était guéri. J'appelle le docteur Chabot pour lui dire que Gérard était guéri. Il ne me croyait pas. Il m'a dit qu'il devait venir à Courcelles et qu'il s'arrêterait à la maison pour voir le bébé. Quelle n'a pas été sa surprise en s'approchant du lit de Gérard de l'entendre jargonner ! Il l'a examiné et il m'a dit qu'il était bien guéri. Comme nous partagions la ligne téléphonique avec 22 autres familles du village de Lambton, la nouvelle s'est vite répandue dans le village. Surtout qu'il avait déjà la dit la veille à Monsieur Denis, le curé, qu'il devra faire une cérémonie des anges car le bébé de Philippe Busque était mourant et qu'il ne lui donnait pas l'après-midi. Quand il a dit que Gérard était guéri, je lui ai demandé de signer un papier pour le confirmer. J'avais promis de payer un abonnement à vie à l'oratoire Saint Joseph s'il le petit était guéri. J'ai envoyé mon abonnement à l'Oratoire avec la déclaration du Docteur Chabot attestant que Gérard avait été guéri par l'intercession de Saint Joseph. J'ai depuis toujours payé cet abonnement et je le payerai tout le temps que je vivrai.
Quand Gérard eut 2 ans, les trois garçons perdaient connaissance à tout moment. J'ai fait venir M. le Curé Garneau et il les a bénis et ils ont cessé de perdre connaissance. Je me rappelle qu'il a eu les oreillons tout petit. Il était tout enflé au point que Grand-Père Busque ne l'a pas reconnu. Il devait avoir environ 5 ans quand nous l'avons fait opérer pour l'appendicite.
. A 6 ans, il a commencé l'école au village. Nous étions déménagés sur la petite rue qui donne sur le couvent situé derrière l'église. Gérard a fait sa première communion à 7 ans et a fait sa confirmation avec Thérèse et Charlotte. Souvent le matin, il allait à la messe avec Thérèse. Elle était toujours à ses cotés.
Un jour, Grand-mère Busque m'appelle pour me dire que Thérèse revenait de l'école en tenant par le cou un jeune garçon. Je lui ai répondu que ce jeune garçon était son frère, Gérard. Elle ne l'avait pas reconnu parce que je lui avais acheté un coupe- vent tout neuf.
A 7 ans et demi, je voulais le photographier monté sur un cheval. Le cheval s'est irrité et l'a fait tomber. Je l'ai photographier à ses cotés.
Un jour quand nous demeurions dans la petite rue au village, il se balançait chez notre voisin. C'était l'hiver et tout près de la balançoire, il y avait une petite patinoire. Tout à coup, le câble de la balançoire a cassé et il est tombé sur la glace la tête la première. Il a perdu connaissance et s'est fait une enflure sur le front grosse comme un oeuf.
A 10 ans, Gérard avait parlé au Père Ernest Carrier qui était Père du Saint Sacrement de son désir de devenir prêtre et d'aller au Collège des Pères du Saint- Sacrement à Terrebonne pour faire son cours classique. L'été suivant, le Père Carrier est venu nous voir et nous a dit que Gérard désirait aller au Collège des Pères du Saint-Sacrement pour devenir prêtre. Grand-père et grand-mère Busque étaient en visite chez-nous à ce moment-là. Grand Mère Busque qui aimait parler beaucoup, a dit tout-à-coup au Père Carrier , qu'elle serait bien contente de voir mort notre dernier bébé. Le Père Carrier l'avait bien sermonnée. Elle n'a plus jamais reparler du petit. Il s'agissait de Michel qui est mort à 12 jours. Le Père Carrier a continué de parler des jeunes de Lambton qui voulaient aller à Terrebonne : avec Gérard, ils étaient 9 jeunes du village. Il nous a expliqué les coûts pour la pension et les autres exigences du Séminaire de Terrebonne. Une fois qu'il eut terminé, Grand Père Busque offre de donner $ 500.00 pour des messes et que cela servira pour la pension de Gérard. Le Père Carrier lui a dit merci pour les messes mais que cela ne peut servir pour payer la pension de Gérard. Alors je lui ai dit que je la payerais chaque mois avec les allocations familiales. Quelques semaines plus tard, le Père Alfred Coutu, également Père du Saint-Sacrement mais chargé du recrutement pour le juvénat des Pères du Saint Sacrement de Valcartier, près de Québec, est venu à Lambton rencontrer les jeunes garçons intéressés par la vie religieuse et sacerdotale. Il leur avait faire vivre un camp de jeune et Gérard avait bien aimé cette expérience. Avant de repartir pour Valcartier, le Père Coutu est venu nous dire que Gérard désirait aller au Collège des Pères du Saint-Sacrement. Gérard ne lui avait pas dit que nous avions pris un engagement avec le Père Carrier qui était le supérieur du Séminaire des Pères du Saint-Sacrement à Terrebonne. Après nous avoir parlé, nous lui avons dit que Gérard était inscrit au séminaire de Terrebonne et qu'il commencerait en septembre. Il est resté surpris mais est reparti content de savoir que Gérard irait faire son cours classique.
La pension de Gérard à Terrebonne nous coûtait $ 60.00 par mois. Une dame bienfaitrice de Montréal complétait pour les autres frais exigés par les études.
GÉRARD,BENOIT ET GUY

GÉRARD À 11 ANS