LAURENT
Il est né le 3 septembre 1953, sur la ferme d'Antoine Roy. Il est venu au monde à trois heures de l'après-midi avec beaucoup de difficultés. Comme Philippe n'était pas capable de travailler, ses beaux-frères étaient venus donner un coup de main avec les voisins pour rentrer son grain. Deux femmes étaient venues préparer le diner. Il faisait beau et chaud. Les femmes avaient donné le dîner dehors car moi, j'avais commencé les grosses douleurs de l'accouchement avec des hémorragies. Le docteur Chabot était venu crever mes eaux pour faciliter l'accouchement. Laurent était un beau bébé.
Un jour, il devait avoir environ 3 ans. Nous avions un jeune veau dans le champ près de la maison. Laurent et Mireille étaient assis sur les marches de l'escalier de la galerie et regardaient le jeune veau. Ils se chicanaient car Laurent disait que c'était une petite vache et Mireille disait que c'était un petit veau. Ils viennent me voir pour me demander si c'était une vache ou un veau. Mireille a trouvé la réponse en disant que c'était un veau parce qu'il avait une petite pochette. C'était drôle de les entendre.
Ils étaient toujours ensemble pour jouer, en particulier à la madame. C'est pour cela que j'ai dû acheter une poupée à Laurent. Je lui avais fait un petit carrosse avec un panier de pomme auquel j'avais ajouter de petites roues en bois. Ils étaient de la même grandeur en sorte qu'on les prenait pour des jumeaux.
Quand nous avons perdu notre bébé, Doris, Laurent avait 5 ans. Après que le petit fut décédé, nous l'avions exposé dans le salon, sur le moulin à coudre en attendant que Philippe aille chercher une petite tombe. Alors Laurent va dans le salon, prend son petit frère dans ses bras et va s'asseoir sur le divan. Après quelque temps, je cherchais Laurent et je le trouve dans le salon assis sur le divan avec son petit frère dans ses bras. Il l'a gardé dans ses bras jusqu'à ce que Philippe arrive avec la tombe. Il ne voulait pas le rendre. Après qu'on le lui ait enlevé, il vient me voir au lit et en pleurant il me dit " : Maman, quand c'est donné, c'est donné."
A 7 ans, Laurent a sauvé la vie à une petite fille qui était en train de se noyer. Il jouait avec d'autres enfants au bord du petit lac artificiel situé sur le terrain du presbytère de Lambton. Nous habitions voisin du presbytère. Tout à coup, une petite fille de leur groupe tombe dans le lac et son petit frère dit à Laurent : " regarde le petit bateau sur le lac." C'était la petite main de l'enfant qui s'agitait au-dessus de l'eau. Laurent dit aussitôt à l'autre enfant : “Couche-toi sur mes pieds. Je vais m'étendre et l'attraper”. Il a réussi à l'attraper et à la ramener au bord du lac. Alors il a crié et je suis sorti en courant. Je l'ai vu dans le lac. Je l'ai prise par les jambes et l'ai sortie de l'eau. Je l'ai réanimée et l'ai ramenée à ses parents. Aujourd'hui, elle est mariée et a des enfants.
A 10 ans, Laurent a eu les oreillons. Il avait été très malade.
Un jour, Il travaillait avec Philippe au presbytère des Pères du Sacrement à Sherbrooke. Il recouvrait avec des poches de jute, les arbustes situés en face du presbytère. Tout à coup, il voit sortir de la maison d'en face, un jeune garçon d'environ 7 ans, tout en flamme. Alors il prend une poche de jute et court vers lui et l'enveloppe pour éteindre le feu. L'enfant a survécu mais il a été brûlé au troisième degré.
Pendant ses études, Il a fait deux ans au Séminaire de Terrebonne. Il a fait son CEGEP à Sherbrooke et son Université à Québec. Il a payé toutes ses études en travaillant durant les étés.
LAURENT À 3 ANS
LAURENT ET SON PÈRE