MON MARIAGE
Philippe m'a donné une bague de fiançailles le jour de ma fête, le 29 février 1942 et nous avons fixé la date de notre mariage, le 7 avril de la même année. Nous nous sommes mariés ce 7 avril 1942 à 6 heures du matin.
L'avant-veille de mon mariage, j'avais appelé M. le Curé Garneau pour lui demander de changer l'heure parce que nous devions prendre le train à Disraeli. On devait se marier à 7 heures. Comme Monsieur le Curé était sorti, il m'a rappelé le soir pour me dire qu'il acceptait le changement d'heure.
Le samedi précédent notre mariage, les parents et amis nous avaient fait une veillée d'enterrement de notre vie de jeunesse. Marguerite Roy, Florence et Paulo Drouin ont organisé la veillée. Nous avons reçu 80 cadeaux et de l'argent. Comme Philippe était chez nous, je lui avais dit que je ne voulais plus me marier. Il était tout découragé. Je l'ai laissé languir 10 minutes puis je lui ai dit que l'on se mariait à 6 heures du matin.
Le lendemain, il fallait se lever tôt pour faire le train avant le mariage. J'avais mis mon réveil matin. Je fus la première debout et je suis allée réveiller papa en lui disant que Jeanne se mariait aujourd'hui.
A 6 heures et demie, j'ai vu arriver à l'église Philippe accompagné de Joseph Couture, Emilia, Grand père et Grand mère Busque. En plus de papa et maman, Antonio, Henri-Louis, Loraine et Bertrand, Florence et Oliva, Marthe et Renaud sont venus à mon mariage. Les enfants de Marie ont chanté le mariage. C'était très beau. En sortant de l'église, papa me regardait, les yeux baignant dans les larmes. J'en étais toute peinée. Tous les participants à mon mariage sont ensuite venus déjeuner avec nous.
Il y eut beaucoup de chant ; à la fin, Antonio (surnommé Body) avait chanté "le plus beau tango du monde". Quand j'ai descendu mes valises pour le voyage de noces, papa et maman pleuraient. Nous sommes partis en snowmobile avec Alfred Labrecque. Nous sommes descendus à Disraeli chez Mme Blais et elle nous a servi du vin, du café et des biscuits. Ensuite nous sommes allés prendre le train pour Sherbrooke. Nous sommes revenus le jeudi et nous sommes descendus chez Henri, le frère de Philippe. Le samedi, nous sommes allés au mariage de Fernande, la soeur de Philippe. Après le mariage, nous sommes allés manger au restaurant et nous avons repris le train pour Nantes. Mon oncle Emile Poirier nous attendait. Nous avons couché chez lui et le lendemain nous sommes allés dîner chez mon oncle Esdras. Là, j'ai connu une autre soeur de Philippe, Germaine ainsi que son mari, Léo Veilleux. Le soir, on s'est tous rassemblés chez Jos Busque. Nous sommes retournés coucher chez mon oncle Emile Poirier. Le lundi suivant nous avons repris le train pour Courcelle et papa nous attendait là. Il était plus joyeux. Nous avons passé 15 jours chez lui. Nous sommes allés chez grand-mère Busque. M. Bureau nous a appris que le matin de notre mariage, il avait reçu un appel d'une fille qui voulait sortir avec Philippe. M. Bureau lui a répondu qu'il venait de se marier.
MARIAGE
DE JEANNE ET PHILIPPE
PHILIPPE ET JEANNE FIANCÉS