MIREILLE Elle est née au village de Lambton le 19 mars 1952, fête de Saint Joseph. L'accouchement a été très douloureux une fois de plus. Je suis restée au lit plus d'une semaine ; je n'avais connaissance de rien. M. le vicaire venait me voir tous les jours mais je ne reconnaissais personne. Mireille est venue au monde le mercredi midi et le matin, j'étais tellement malade que j'avais été administrée. A la messe du matin, M. le curé avait demandé aux paroissiens de prier pour moi. J'ai été exaucée. J'ai accouché le mercredi midi mais je n'ai retrouvé ma connaissance que le samedi. Les premières paroles que j'ai dites à Maman et à l'infirmière Audet ont été : "J'ai hâte d'avoir mon bébé." Maman m'a répondu que j'avais une belle fille et que Marthe, ma soeur, n'avait pas été chanceuse. Elle avait eu un petit garçon mais qu'il était mort à la naissance. En apprenant cela, j'ai à nouveau perdu connaissance et je ne l'ai reprise que le dimanche soir. Je me rappelle qu'en me réveillant, Il y avait deux religieuses dans ma chambre. Je l'avais bien gagnée, cette petite. Lorsqu'elle a eu 1 mois, j'ai failli la perdre. Nous l'avons fait confirmer à ce moment-là. Benoit a été son parrain. A 3 ans, durant la période des fêtes, elle a attrapé la grippe. Je lui avais dit de demander au petit Jésus de la guérir. Comme elle ne guérissait pas, elle a pris l'enfant- Jésus de la crèche et allait le cacher au fond de la marche d'escalier où les chaussures étaient remisées. Elle ne voulait pas me dire où elle l'avait mise parce qu'il ne l'avait pas guérie. Je l'ai retrouvé seulement au printemps en faisant le grand ménage. Une autre fois, elle s'avançait avec Laurent sur la glace du petit lac chez Mme Proteau. La glace venait à peine de prendre, deux jours plutôt. Quand je les ai vus, je leur disais calmement de revenir au bord et ne pas courir pour ne pas enfoncer. Imaginez mon inquiétude jusqu'à ce qu'ils soient rendus au bord du lac. Quand ils ont été arrivés sur la terre ferme, ils ont reçu une bonne tape et sont rentrés à la maison. S'ils s'étaient enfoncés, je crois que je n'aurais pas été capables de les sauver et les autres enfants étaient tous à l'école. Elle aimait bien jouer aux mesdames avec Laurent. J'avais été obligée d'acheter une poupée à Laurent. C'était une petite poupée en caoutchouc. Je l'avais conservée et je la lui ai remise en 1992. Il avait alors 39 ans. Mireille aimait bien les chiens. Toute petite, il lui fallait un petit chien. Quand elle le perdait, Papa devait lui en acheter un autre sinon elle ne s'arrêtait pas de pleurer. Elle a appris à conduire l’automobile dans la cour du Collège, à Cookshire, quand papa finissait sa journée de surveillant à la manufacture de Laine. C’était le bébé des filles et il l’a bien gâtée. Elle a servi la messe à Cookshire durant le temps de l’abbé Alphonse Labrecque. Elle a fait un cours d'infirmière-auxiliaire à Mégantic et travaille à l'Hotel-Dieu de Sherbrooke depuis bientôt vingt ans. Un jour, elle a sauvé la vie d’un homme qui faisait un crise de coeur dans son automobile. En montant la rue Conseil, le monsieur a fait un arrêt cardiaque au volant au coin de la rue Murrey et Conseil. Elle lui a prodigué les premiers soins et elle l’a sauvé.
MIREILLE À 3 ANS