MA RECONTRE DE PHILIPPE
Un beau samedi soir, je vois arrivé mon cousin, Robert Bureau. Il me demande si je sortais avec quelqu'un. Je lui ai dit que je sortais avec Guy Fortier de Lévis et qu'il venait tous les quinze jours. Même qu'il m'avait donné ma bague de fiançailles. Robert me demande s'il venait le lendemain. Je lui ai dit non. Il m'a offert de me présenter un de ses amis qui vient chez sa mère à toutes les fins de semaine. Je lui ai répondu que ce ne faisait rien qu'il vienne me voir demain. Alors le lendemain, je vois arrivé grand-père et grand-mère avec Philippe. Papa le connaissait déjà. Il dit: "Jeanne, tu as de la visite". Alors je vais voir et nous décidons de nous asseoir sur la galerie. Il faisait beau et chaud. A l'heure du souper, maman leur a proposé de manger avec nous mais ils n'ont pas voulu rester. Le soir, je vais aux vêpres. Philippe m'attendait au sortir de l'église. Il est venu veiller à la maison et après la veillée, il me demande de sortir pour la fin de semaine suivante. Je lui ai répondu que Guy venait. Quand Guy ne venait pas, je sortais alors avec Philippe. Par la suite, je dis à une demoiselle Labrecque de Lévis venue visiter sa famille à Lambton que je sortais avec deux amis. Tous en parlant, elle me dit que Guy Fortier était très jaloux. Alors, après quelques semaines, je lui ai remis sa bague et j'ai continué à sortir avec Philippe. Au bout de 7 mois, nous nous sommes mariés. J'ai su qu'il était veuf trois mois après avoir commencé à sortir avec lui. J'ai été bien surprise. A Noël, il voulait me fiancer en même temps que sa soeur Fernande se fiançait. Mais je n'ai pas voulu. Mme Bureau avait invité papa et maman. Le soir Albert Gendron, Rosanna et M. Mme Latulippe étaient venus jouer aux cartes. Durant la veillée, mon oncle Antoine était assis à coté de Rosanna ; il lui demande qui était cet homme tellement laid assis en face ; elle lui répond que c'était son père. Ayant entendu cette conversation, j'éclate de rire ; je ne peux m'arrêter ; aussi, je sors dans le passage, la tête dans le manteau de fourrure de papa. Je n'ai plus été capable de retourner dans la salle. Philippe a été obligé de dire que j'étais malade. Je suis revenue finir la veillée chez nous.
Au Jour de l'an, la réception eut lieu chez nous. Papa a dit à Philippe qu'il devait être initié pour entrer dans la famille Bureau. Papa avait placé deux rangées de chaises l'une en face de l'autre et tous les membres de la famille s'y étaient assis. Philippe devait traverser ce passage pour aller demander ma main à papa. Pour l'aller, ce fut facile mais pour le retour, tous les membres de la famille assis sur les chaises avaient en main une petite aiguille et cherchaient à piquer le prétendant Philippe. Il réussit à passer à travers les deux rangées de chaises mais en faisant des sauts de crapauds à la grande joie de tous. Par la suite, nous avons continué avec des jeux de sociétés, de la danse, du chant, des jeux de cartes et de dames. La maison était pleine de monde.
Le 7 janvier, ma tante Marie, la femme de mon oncle Ferdinand est décédée. Philippe a été quinze jours sans venir me voir. Par la suite, un dimanche, il m'écrivait et l'autre, venait me voir. Il m'a raconté alors tout ce qui lui était arrivé avec sa femme Émelda, qu'elle faisait l'école à Spring Hill et qu'elle était morte le premier novembre 1941.
ÉMELDA ET PHILIPPE,
FRANCOIS ET ANNE GRENIER
ELZEAR BUREAU
SÉLANIRE LACHANCE